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 25 ans de libéralisme

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Corinne Lafourcade
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Corinne Lafourcade


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Date d'inscription : 29/10/2004

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MessageSujet: 25 ans de libéralisme   25 ans de libéralisme EmptyMer 14 Déc - 1:49

Merci pour la prise de notes à notre auteur parisien :


Notes prises lors du débat organisé par Alternatives Economiques, le 30 nov 2005

« QUEL MODELE SOCIAL APRES 25 ANS D’INFLUENCES NEOLIBERALES ? »

Le débat a été ouvert par un représentant d’Alternatives Economiques qui faisait remarquer que la France, insatisfaite de son modèle social, n’avait eu de cesse de mettre en avant des modèles sociaux émanant d’autres pays
- Allemagne, Japon, Anglo-saxon.
- Aujourd’hui c’est e modèle nordique qui a le vent en poupe.

A.E. a rédigé un dossier dans son numéro de novembre 2005 suite à l’enquête réalisée par Sandra Moati. Ce dossier faisant ressortir notamment l’importance de la montée de la précarité et de l’anxiété sociale.




Etaient présents pour participer au débat :

-un sociologue et historien P. Rosanvallon
-une philosophe, spécialiste des questions du travail : D. Média
-un député vert européen et par ailleurs économiste : A. Lipiets
-une professeur associé à H.E.C, spécialiste des normes de gestion en entreprise : E. Chiapello
-le président d’Emmaüs, Martin Hirsch ayant notamment écrit en avril 2005 un rapport sur la famille et la pauvreté « la nouvelle équation sociale »


Intervention de P. ROSANVALLON

Cadre le débat par une précision terminologique.
Dissociant les expressions néo-libéralisme et révolution néo-conservatrice.
Le néo-libéralisme qui se traduit par l’expansion illimitée du marché, la possibilité pour l’individu de choisir son modèle de vie (allant jusqu’à choisir son suicide).
La révolution néo-conservatrice se traduisant par un regain de l’idée religieuse fondant le contrat social (violemment anti-homosexuel…)
Faisant remarquer que ces deux concepts convergent puis divergent.

La Chine n’a pas fait une révolution néo-conservatiste ; elle s’est emparée des valeurs marchés qu’elle a promu.
Les Pays arables sont dans la rév néo-conserv.
Néanmoins, leurs modes de production ont connu une révolution technique
Ils ont mis en œuvre une transformation : la financièrisation de l’économie

Une autre façon de parler de ces aspects relève de l’Idéologie Marxiste et l’on pourrait parler de modes de production et de rapports de production.

Le modèle social français comprend 3 dimensions fortement différenciées :
1 –un système de représentation des intérêts
2 -des formes de régulation
3 -des formes d’organisation

1 – le système de représentation des intérêts est assurée par la parole syndicale. Il s’agit d’une représentation collective traditionnelle. A côté du travail d’autres mouvements sociaux ont émergé, par exemple du côté féminin…

2- des formes de régulation ont été historiquement constitué par le lien entre le droit du travail et les négociations collectives de branche . Elles ont concerné les structures industrielles. Le code du travail a fait l’objet de grandes réformes au début 1980.
La question reste de savoir comment redéfinir de nouvelles formes de régulation en sortant du cadre du travail. La voie est la redéfinition du droit du travail. Le but à viser est de ne pas être seulement un droit protecteur de catégories (comme il l’est actuellement) mais qu’il soit étendu comme les droits des hommes et femmes au travail.

-Mise en parallèle avec le code civil qui établit de grands principes. La jurisprudence venant ensuite s’interroger sur chaque cas particulier-
Le droit du travail, lui, superpose des injonctions pratiques.

La voie de sa redéfinition peut se trouver dans la charte européenne qui établit comme principe des valeurs d’équité, de respect, d’égalité… aboutissant ainsi à l’individualisation du travail.

3 -des formes d’organisation
Les formes d’organisation de la France relève pour l’essentiel du modèle de l’état providence avec des équipements collectifs sociaux et des services publics.
Or si au départ il a été question de grandes infrastructures (ferroviaire, routière, de santé…), aujourd’hui ces besoins de base sont satisfaits, il nous faut chercher mettre en place des équipements ayant une portée collective, adaptées aux besoins actuels en matière de solidarité…


Intervention de D. MEDIA

Que reste-t-il de notre modèle social ?
Que peut-on développer ?

Les politiques sociales françaises ont fait preuve de leur inefficacité. L’un des indicateurs majeur est le taux de chômage et ses caractéristiques : durée moyenne de 1 an, chômage de longue durée, très sélectif (jeune, + 50ans, femmes, immigrés). D’autres indicateurs viennent confirmer ce constat :
- taux d’emploi
- nombre d’emploi temporaires
- faible transition CDD vers CDI
- restructuration non anticipée supportées au final par les salariés
- inefficacité des droits du travail
- explosion des licenciements
- …
D’autres preuves du dysfonctionnement de la politique sociale en France sont :
- on ne cherche pas comme but ultime le plein emploi
- …

Un rapport européen sur les politiques sociales en Europe définit 4 types de régime. 2 sont condamnés car trop conservateurs, 2 modèles sont soutenables et équitables ceux du Royaume-Uni et des Pays nordiques.

Changer de modèle : qqs pistes :
- accepter d’accompagner l’évolution des entreprises
- se placer dans le haut du segment (récupérer notre spécificité fçaise)
- accepter la fin de certains secteurs

- sécuriser le parcours des personnes
- moyens de reconversion très élaborés
- politique très active

- prévenir
- formation initiale et continue (adaptée et véritablement opérationnelle)
- droits individuels à instaurer
- loi 2004 insuffisante, éducation tout au long de la vie (actuelt slogan, à mettre réellement en place)

- créer de nouveaux droits
- garde de jeunes enfants
- droit éducation et formation
- droit de mobilité
- créer de nouveaux systèmes de protection sociale
- ayant pour objectif l’allocation et aussi prévenir les risques : inciter + de personnes à trouver un emploi

- investir des ressources humaines pour l’enfance
- grands services municipaux (cf modèle scandinave)

En définitive se poser des questions fondamentales :
- La globalisation est-ce une bonne chose ?
- La politique économique européenne est-elle bonne ?
(Les difficultés en France ne proviennent pas que de la politique européenne)
- Inciter à l’emploi est-ce une bonne chose ?
(N’importe quel emploi ? ; Pas nécessairement un emploi ?)

Intervention de A. LIPIETZ

1ère grande crise : crise de l’organisation du travail
Les années 1980 prônent le modèle du Fordisme, avec une organisation du travail orientée vers le Taylorisme «les ingénieurs conçoivent, les ouvriers exécutent », la redistribution des gains qui engendrent le pouvoir d’achat qui doit assurer le plein emploi.
Pour 2 raisons, ce modèle est instable :
1- crise du Taylorisme (la mécanisation s’avère insuffisante)
2- mondialisation : les régulations nationales par les institutions de chaque état vole en éclat.

Par rapport au modèle social fçais il s’est dégagé 2 solutions :
1. flexibilisation : aggravation du modèle Taylorien
2. stabililisation du pouvoir d’achat par la « sécurité professionnelle des travailleurs » avec : formation et consultation des travailleurs et ainsi gagner par la qualité.

C’est la première solution qui a remporté le plus d’adhérents. C’était la plus facile à mettre en place. La 2ème a survécue dans des niches qui se sont déplacées. La solution retenant la flexibilité s’est dissout dans les années 1990 et tout le monde a suivi.

Représentation schématique du phénomène :











2ème grande crise : crise de la famille
1980 : le féminisme a gagné contre le patriarcat. Le salariat devient largement accessible aux femmes.
Mais les femmes se retrouvent former le secteur le plus flexibilisé. Femme seule avec enfants…
Au niveau des types de rapports sociaux, on trouve au 1er étage : les rapports domestiques. Avec le capitalisme : on assiste à la suppression d’appareils pour s’occuper des enfants, prendre en charge les vieillards…

3ème crise écologique
Elle se retrouve au cœur du problème du capitalisme.
Les risques d’involution grave de notre civilisation sont intangibles.

Que faire ?
- Adopter le modèle scandinave ? Il implique des coûts (négociation, formes de régularisation à trouver entre modèle actuel et m en pl modèle scandinave)
- …..

Une chose est sûre :
- la régulation politique ne peut plus se faire au niveau de l’Etat national
- l’espace politique est global : il nous faudra créer à l’avenir un laboratoire de réduction des problèmes de bio-diversité où seront inclus absolument tous les pays (cf catastrophes récentes cyclones)


intervention de E. CHIAPELLO

L’évolution des grandes entreprises après 25 ans de libéralisme est le fait les fusion-acquisition en masse et une structuration au niveau mondial formant des oligopoles. Les entreprises sont de plus en plus grandes.

Le libéralisme des marchés financiers a accéléré la rapidité de ce mouvement ainsi que le développement des nouvelles technologies d’information et de communication qui ont rendu possible la coordination hiérarchique sur des centaines de millions de personnes.

Les effets produits ont été :
- la mise en concurrence des territoires
- les actions des multi-nationales se retrouvent au cœur de l’économie
- or, elles ne sont gérées qu’à court terme, les décisions sur les risques et opportunités de l’ouverture d’une usine ne sont évalués qu’à 3/5 ans
- par exemple au niveau des retombées écologiques des transports (dont elles font une grande consommation)
- une crise du travail : l’organisation du travail est basée sur la production de beaucoup de produits avec peu de travailleurs
- ce qui pose le problème de la redistribution de la richesse
- l’accroissement des inégalités salariales
- les multinationales sont devenues des acteurs très puissants qui échappent au contrôle des Etats suite à la logique systémique qu’elle génère.

Les raisons d’espérer ?
Au niveau salarial
- créer un droit à l’employabilité (idem idée de P. Rosenvallon)
- évolution depuis 1968 : mobilité au détriment de la sécurité. Transformation de la précarité vers l’exclusion.
- créer de nouvelles formes de sécurité : droit aux personnes pas droit à l’emploi
Au niveau global
1°/ On assiste à la reconstruction d’une pensée critique diversifiée, inventive, puissante qui dépasse la demande d’autonomie de 1968.
- Avec le renouvellement d’un vocabulaire et des termes d’indignation (thématique exclusion et précarité)

2°/ Les questions écologiques sont mises sur le devant de la scène, même si elles pèsent encore peu sur le débat électoral.
- Les discours repris dans les média, portés par les ONG ne sont pas assez repris par les politiques.
- On assiste à une nébuleuse réformatrice française : les ONG expérimentent, font des lobbying à des fins de mises en scène médiatiques, Alternatives Economiques contribue à la rendre visible.

La plupart des grandes réformes sociales sont issues des mouvements réformateurs.
- 1930 réforme vichyssoise : donne lieu à l’économie de marché après guerre
- 1970…

Ce qui émerge : le mouvement de la responsabilité sociétale des entreprises
L’entreprise cherche à faire face à ces enjeux environnementaux:
- On assiste à la création de postes de cadres, de dirigeants autour de ce sujet
- Il existe une énorme communication institutionnelle portant sur cette question
- L’entreprise donne les moyens de se faire contrôler, ce qui permet de faire des comparaisons En 1990, cette transparence était encore inimaginable.
- L’élaboration de normes, les global contact et global reporting… existent aujourd’hui. Ceci est en partie dû aux pressions exercées par les ONG



Intervention de M. HIRCH

Conception du modèle social :
Un modèle est retenu comme tel :
Soit – par les principes qu’il sous-tend
Soit – par les résultats qu’il produit
Est-ce qu’on peut parler de modèle social français ?

En matière de santé :
- L’espérance de vie plus élevée du monde mais
- L’écart entre les différentes catégories sociales sont les plus élevées du monde
- La pauvreté touchant les plus de 60 ans est relativement marginale mais le système de retraite est non adapté

En matière de famille
- la France détient le palmarès de la natalité mais
- la médiocrité de la redistribution de la famille (familles à la rue…)

En matière de travail
- on compte 100 000 victimes de l’amiante

En matière de logement
- le parc de logement n’est pas adapté aux évolutions démographiques, sociologiques françaises

En matière de pauvreté
- La France n’a pas théoriser, elle n’a pas élaboré de modèle social. La question de la pauvreté s’est trouvée raccrochée à l’aide sociale. C’est un sous-produit des autres politiques santé, retraite… + croissance. La pauvreté suivait ces politiques, or :
- Il existe aujourd’hui des travailleurs pauvres
- Mi-80 : on a instauré le RMI (mais inaccessible à certains publics : trop jeunes, ceux bénéficiant d’un minimum vieillesse, les personnes sans ressources)
- Les personnes qui ont des problèmes sociaux sont prises en charge par soit les hôpitaux psychiatriques, les prisons, les centres d’hébergement d’urgence, or chacun de ces lieux n’a pas vocation à traiter ce type d’handicap (les HP soignent, les prisons punissent, les hébergements d’urgence traitent l’urgence)
- Le système libéral apporte une réponse imparfaite.

Quelle réponse apporter ?
1/ avoir un Projet de société
- qu’est-ce qu’on cherche à vivre ensemble ?
- accepte-t-on d’avoir pour valeur l’égalité ?

2/ le système social compense, ne prévient pas
- nous devons pouvoir faire face aux mutations

3/ Le système de solidarité oblige à un système de solidarité spontanée
or l’un chasse ou se substitue à l’autre.
- ceux qui privilégient un système libéral l’Etat s’en va ; les associations assurent
- ceux qui ne veulent pas privilégier un système libéral pensent que les associations ont tord d’assumer la politique sociale de la société

4/ Renouer avec l’équilibre entre les prestations financières et les infrastructures
(les services.)
- orienter vers des transferts financiers .
- ex le CMU ne sert pas s’il ne donne pas accès aux soins (80% des médecins refusent les patients sous CME ou CMU lorsqu’ils en sont informés avant leur prestation)

5/Affaiblissement de l’Etat : or, le modèle social a été construit autour de l’Etat
- La dimension européenne voire internationale prime actuellement. L’Etat a perdu en légitimité, il n’est plus le garant de l’intérêt général, il est capable de bloquer.
- L’équilibre social doit s’établir au niveau local ou au niveau mondial ?

6/ La flexi-sécurité pourrait être une solution si elle pouvait réellement se réaliser.

7/ Economiquement on a assisté à :
- un cycle de performance économique
- un cycle d’assistance avec ceux qui payent et ceux qui sont enferrés dans l’assistanat
- un cycle intermédiaire :une forme d’alternatives économiques : l’économie solidaire est démodée avant d’avoir produit ses résultats.




Un assistant suédois dans la salle apportait une note critique limitant l’apogée d’un modèle social scandinave prôné par D. Média.

Il en confirmait les principes, évoqués par D.Média, mais venait en moduler la performance au regard de certains indicateurs :
- taux de productivité est constant de + 4% par an depuis 14 ans mais
- le nombre d’employés baisse de 6% par an

- parmi les chômeurs 1/3 sont sans allocation

- on assiste en Suède à la montée des inégalités.
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